Douceur d'une nuit blanche sans autre neige que celle de nos yeux, pareille à un passage de l'autre côté. Mais nous n'étions pas morts, juste allégés d'un peu de vie: une année venait de
s'écouler, et personne n'avait essayé de la retenir.
1° Janvier 2016 -2h 40 AM- Nattages- " Phraseoles" HPhung
CONTER pour l'amour des mots, des gens, de la vie malgré tout. CHANTER... car c'est ainsi que l'on garde le lien avec le souffle, le rythme de soi, de ses poumons, de ceux de la terre pareils à
des arbres d'oxygène, vastes embranchements vers le ciel. Qui n'est rien d'autre que l'espace de la VIE...
Chaque molécule d'atome danse et c'est cette danse qui agite le cosmos tout entier; A force de conter , le conteur devient un sage, c'est à dire un fou qui danse avec l'univers...
Petite Poésie météorologique de madame "Sansoleil" à l'usage de tous les égarés de la Terre...
les ours creusent creusent
il fera froid cet hiver
l'hiver chante chante...
et capture les vents
les vents tournent tournent
et refroidissent la terre
la terre rêve rêve
d'arbres et de rivières
les rivières coulent coulent
jusqu'aux yeux des enfants
les enfants ne dansent dansent
plus la ronde des saisons
les saisons nichent nichent
dans le ventre des ours
les ours creusent creusent...
" Berceuse pour faire revenir les saisons" © Hélène PHUNG 29 Novembre 2015
Ce matin un lutin a péché des perles d'eau et des larmes de koï dans le bassin; les feuilles d'érable ont rougi ses petits souliers. Ce n'est pas grave a chantonné le lutin, moi je vole, je n'ai
pas besoin de mes chaussures. Puis se penchant vers moi, il a murmuré un grand secret, de ceux qui ne se disent qu'entre gnomes et grand- mères des eaux, poilues des oreilles et vibrantes du
cœur: OCTOBRE!
© HPhung ( 29 octobre 2015) " Le monde de Luce"
Elle a un an aujourd'hui, je ne lui tricote plus de layette car ses plumes ont poussé. D'ailleurs, depuis que ce petit moineau a des dents, il ne tète plus. J'attends sans attendre, car la bise
nous pousse plus vite que le temps.
Les pommiers du Japon, en boutons déja avant notre départ au Népal, commencent tout juste à fleurir vraiment. Le cerisier qu'on devait planter en mémoire de Gaël, est resté une simple idée de
sakura dans notre coeur, et c'est là sans doute qu'il pr...end le mieux racine.
Quelque chose est resté en suspens, comme si les graines de vent avaient poussé autre chose que du réel. Dans quelques années, le temps, qui n'existe pas, existera encore moins, car je serai de
l'autre côté de la mémoire. Mais qu'est-ce qui nous pousse alors? me demandes -tu.
Interroge Luce, ou plutôt non: elle a déjà en partie oublié, je suppose. Demande à la petite, celle qui vient juste de lâcher, en même temps que le sein, ce lieu où nous irons bientôt.
Tout s'effrite lentement, rien ne reste que le souffle qui porte nos ailes, depuis la nuit de ce qu'on appelle le temps.
Mais ça, elle ne saura pas te le dire, alors elle sourira. Et ce silence perforera ton coeur.
© Hélène PHUNG 17 Mars 2016 ( Bon anniversaire, ma Capucine!)