« CONTE d’ HIVER »

Il ne fait pas assez froid pour que tombent les feuilles, juste assez pour glacer les maisons. Alors je sors  me réchauffer les nervures, j’étire le pétiole au soleil jusqu’à ce que mes mémoires végétales se réveillent.

Après une chute de cailloux, le soleil se relève enfin de la cascade, et tout se met à couler doucement. Les larmes si longtemps retenues les eaux du corps les ors du cœur tout s’évade à l’air libre. Et ça fait une brume derrière laquelle se cachent les cerfs. Leurs bois dépassent à peine et les oiseaux, les vouivres s’y accrochent. Il se penche vers moi et me demande comment tu fais tout ça ?

Je regarde et ne vois qu’une fin d’automne pareille à tant d’autres, je ne sais même pas si ça vaut la peine de quitter les gants pour prendre la photo…

C’est normal, c’est bientôt noël, voilà ce que je lui réponds, et j’entends l’écho de cette phrase  chanter à mes oreilles, j’y reconnais la chanson de mon enfance, lui aussi il faut croire car deux larmes perlent à ses yeux. Il les cueille délicatement me les tend : c’est pour toi ma princesse. Sans un mot je les accroche à mes oreilles, et nous reprenons la route, légers au vent, à peine cliquetants, à peine gémissants entre les branches des arbres… essayant de nous souvenir de la pesanteur terrestre qui autrefois nous encombrait tant, autrefois quand existait le temps.

© Hélène PHUNG 13 décembre 2014-12-13

 



Le monde est une carte postale, avec des collines d’un vert un  peu passé au soleil ;un ciel délavé par la pluie. Il a trempé si longtemps dehors en gondole, dans l’attente des touristes,  pas vraiment arrivés,   juste venus balader leur  fatigue le long des trottoirs, le temps de quelques clichés qui n’ont rien réparé des erreurs naturelles. Tout est resté en plan les couches de montagne superposées, les flaques d’eau et les imparables ratés du vent sans cesse accroché aux falaises. Quelques envolées en manque de jupes mourant dans l’œil froid des mouettes. Ni fait ni à faire. C’est dans ce monde là que je suis arrivée, et j’ai dit c’est beau. Le premier mot né à ma bouche, ensuite il m’aura fallu toute une vie pour faire en sorte de ne pas me contredire. Aujourd’hui je suis rimmel et compagnie, j’essaie d’étouffer cette chose naturelle qui ne cesse de sortir de moi au point de faire corps avec toute la matière qui m’entoure . Le paysage comme une robe.

Tant de laideurs apprivoisées. Et j’avance, j’avance. Il me sourit, me trouve belle. Bien sûr ça l’arrange, tous les mensonges  de la vie ça finit par vous tisser une minute de merveilles. Et c’est là que je l’attends à chaque fois. Nous y jouons les éternelles prolongations, comme s’il y avait quoi que ce soit à prolonger.

 

 14 dec 2014


Je tchatche, tu chattes, il clavarde...
"CHAT" est un mot anglais qui signifie "causette, bavardage, baratinage" et qui se pronconce "Tchatt".
" TCHATCHE" est un mot français que j'adore car il ressemble à une onomatopée: volubilité, bagout des grands "baveux", ( rien qu'à l'entendre on a le reflèxe d'essuyer des postillons venus d'en face) mot qui serait une déformation de l'espagnol " charlar", tchatche des camelots ou charlatans, mot qui serait lui même un dérivé de l'...argot algérois. N'oublions pas que " CHATT " en langue arabe, c'est la rivière.
Le chatteur serait celui dont le verbe coulerait à flot?Dont on ne pourrait endiguer la parole?
Chatter ce serait méler ses flots de paroles à un fleuve de CYBER-BAVARDAGE...
Bref celui qui CHATTE trop on aurait envie de lui coller un CHATTERTON ...
Venons en bien sûr au sens argotique de "CHATTE" celui qui chatterait de trop serait un obsédé CON- TEXTUEL, tandis que celle qui chatterait outre mesure serait une pure onaniste du verbe, doublée d'une exhibitionniste?
Bon restons PRUDES c'est à dire PRUDENTS.
A défaut de donner ma langue au "CHAT" (tchatt), je la tournerai 7 fois dans le cyber espace avant de la livrer aux LIKE des amateurs de chatteries qui maintenant disposent même de COEURS émoticône heart ♥♥
pour répondre aux provocations et autres MINAUDERIES langagières.
Bref, pour rester bien française et ne pas risquer d'être mal interprétée, voire censurée, j'opte définitivement, chers amis chatteurs ( de gouttière ou pas) , à l'instar de nos amis québécois pour le terme " CLAVARDER", Mot- Valise formé à partir de CLAVIER et de BAVARDER.
Quel bagage, pour moi qui suis toujours en train de me faire la malle! Alors cessant ce CLAVARDAGE, chers INTERNAUTES ( "nautes" c'est à dire voyageurs) je vous tire une virtuelle révérence, et je mets les bouts....
© Hélène PHUNG " Chroniques de rien" 21 Mars 2016

Si nous sommes au mois du Dieu de la guerre, en ce qui me concerne, Mars reste celui des crocus, du réveil du forsythia et des cerisiers japonais ; la neige a f...ondu des sommets qui m’entourent, n’en reste qu’un brin en haut du Grand colombier que j’irai cueillir comme on le fait d’une fleur lorsque j’aurai des envies de froid , d’arbres nus encore en plein ciel de mai… Pour l’instant j’en suis aux prémisses de la vie, guettant chaque matin la lente ouverture des bourgeons, silencieuse décollation des peaux de givre et de duvet encore stupéfiées.

La guerre ne fut qu’intérieure mais violente, d’ailleurs en cette année 2015, les astrologues nous prédisent que la planète Mars transitant en bélier , de grands soubresauts nous guettent tant individuels que planétaires. Pour moi, la secousse eut lieu en janvier lorsque mon fils est parti, laissant derrière lui un vide comme je n’en n’avais jamais rencontré. La mort qui n’avait été jusqu’à ce jour qu’un objet littéraire, une thématique de film ou de chanson s’était posée sur ses yeux clos et sa peau froide comme une réalité venue me cingler de plein fouet. Si les circonstances ont fait que j’ai assisté plusieurs fois, dès ma prime jeunesse à des accouchements, le premier cadavre que j’aie vu fut celui de l’être à qui j’avais donné la vie, en un lointain mois de mars justement.

Alors je suis entrée en guerre contre Dieu et la vie, le soleil qui m’éclairait, les montagnes qui m’entouraient, j’ai haï ce monde sans lui. Cette brutalité. Ce non sens qui du jour au lendemain stoppe tout et vous jette dans un trou.
Mais j’ai appris, dans la nudité des larmes, que les plus profondes terreurs se peuvent combler, qu’au centre de soi il est un lieu hors tout, un nid d’oiseau vierge où se poser pour retricoter le monde fil à fil, recoudre la plus vaste des absences.
D’ailleurs j’ai réellement tricoté, moi qui n’avais pas tenu d’aiguilles depuis tant d’années, une brassière pour l’enfant de mon troisième, attendu pour Mars, le 19, mais peut- être viendra-t-il alunir sur terre le 20 au matin, profitant de l’éclipse solaire pour surgir incognito tandis que nous regarderons ailleurs…

Ce fils là, celui qui attend l'enfant, je l’ai appelé Florian, comme tout ce qui fleurit, comme le premier numéro « Arbres » de « Graines de vent », et je crois que si c’est une fille, elle aura un prénom de fleur sauvage que je pense avoir deviné.
Mais on n’est sûr de rien, jamais, la vie nous joue des tours, et les desseins du ciel restent plus grands que nos mots mêmes écrits. On est juste sûr d’aimer, et encore…
© Hélène PHUNG " Chroniques du mois de mars"

Suite des chroniques de Mars:

J’ai passé cette fin d’hiver à tricoter : tandis que je venais d’enterrer mon fils, un réflexe de femme enceinte m’a prise, sorte d’atavisme primaire, irrationnel. Je me suis repliée , j’ai acheté des tonnes de laine et, enroulée sous la couverture de mon lit ou bien sous la couette du divan du salon, j’ai tricoté à perdre haleine. Comme une araignée tisse sa toile, ...croisant les mailles, j’ai tissé un réseau de fils autour de moi, qui me tenait chaud aux doigts, et m’empêchait de penser à ce qui, dans ma vie, venait de se détricoter…

Je tapissais le nid de ma douleur, de mille laines doucereuses, de fils de soie et d’alpaga en rêvant au nom du bébé qui dormait dans le ventre de la compagne d’un autre de mes fils, parmi ceux qui me restaient. Moi qui jusqu’à présent n’avais jamais compté, voilà que j’évitais de songer à cela, qu’il ne m’en restait plus que trois, que j’en avais perdu un, comme on peut perdre la maille d’une brassière depuis longtemps commencée .
Mais celle que j’avais sous le doigt, près du cœur et dont j’avais trouvé le brin de pelote, douce laine d’agneau dans une boutique du sud, je la voyais maille après maille préfigurer le dos, le cou, les bras d’une petite vie qui se dessinait peu à peu, de moins en moins animale, de plus en plus proche de l’image que l’on peut se faire d’un être humain à venir…
Ignorant le sexe de l’ange, je mélangeais des tons écrus, bleu-gris et ardoise, couleurs de ciels d’hiver à la mesure de ceux qui planaient au-dessus de nos têtes en ce long, si long mois de février.

Puis, Mars approchant, les brassières et les bonnets se sont entassés tandis que le panier de réserves de laine s’épuisait, et que les journées doucement s’allongeaient, alors des jaunes et des beige tendres couleur de bourgeons de saule ont commencé à courir le long des aiguilles, et même un vert chlorophylle d’un insolent éclat, tricoté en forme de bonnet de lutin.
La douleur avait fini par s’épuiser peu à peu avec les laines, même s’il restait un relent d’infinie tristesse au fond du cœur, là où dort la source. J’étais prête à poser les aiguilles, à me dérouler enfin loin du nid, à accepter l ‘éclat du soleil brillant sur le fil de nos vies.

C’est à ce moment là qu’elle est née, les yeux grands ouverts, m’a-t-on dit. Nue, bien évidemment, et son petit corps fut couvert de ceci et de cela, de draps de velours, de chemises de laine et de coton, de couvertures et d’édredons, en attendant que les beaux jours arrivent. Ce qui, maintenant, ne saurait tarder.
© Hélène PHUNG « Chroniques du Mois de Mars » 28 Mars 2015
CHRONIQUES Suite....
La semaine dernière nous nous sommes rendues sur la tombe de mon père. Auparavant, nous sommes allées déterrer des racines d’hémérocalles au fond du terrain, juste en bordure de route, afin de les planter autour du tilleul.
J'ai songé à cet article sur lequel j’étais tombée par hasard la veille , qui prétendait que les pétales de ces fleurs si romantiques sont délicieuses ...en salade : des fleurs cultivées , ma foi pourquoi pas ? Croquer de la beauté n’a jamais fait de mal à personne, que je sache .

Opération nettoyage : déterrer les bulbes de crocus d’automne d’entre les racines de l’arbre , les ranger délicatement dans un vieux sac de papier froissé ayant déjà servi à des milliers d’usages oubliés, le placer à l’ombre, puis boucher les trous obtenus par les rhizomes. Une sorte d’échange méthodique, longuement pensé par ma mère durant ses longues nuits d’insomnie, et dont la raison profonde restera à jamais close car je n’avais pas envie ce jour là de m’encombrer l’esprit d’explications qui chez elle mêlent le plus magique au plus terre à terre, dans une logique qui pendant quarante ans nous a toujours sidérés . Ne rien perdre et faire les choses méthodiquement : tels sont ses préceptes , le mode de vie auquel elle n’a jamais dérogé, et qui l’aide encore à donner du sens au grand désordre cosmique qui l’entoure de plus en plus : le départ des enfants de la maison, la disparition des êtres chers et toutes les nouveautés de ce siècle nouveau qui s’emballe plus que de raison.
Tout fut accompli sous le regard aigu de Dinh, sourcils froncés, petits yeux plissés, surveillant chacun de mes gestes et accomplissant les siens comme s’il s’agissait d’un rituel d’importance capitale.
D’ailleurs tout ce qui gravite autour d’elle ne saurait être autrement. « Tout est important » ne cesse de répéter de façon obsessionnelle mon frère qui vit encore avec elle.

La tombe est fraîche , pas de marbre, une terre tout juste remuée et toute cette place vierge alentour, qui prouve qu’il est le dernier arrivé.
Elle débarrasse les gerbes récemment déposées des fleurs fanées, qu’elle place dans le sachet de papier (qui trouve ainsi une énième utilisation) et je commence avec elle les plantations.
Il fait une douce chaleur de Mars, les oiseaux des champs à l’entour ne se privent pas de rappeler aux morts et aux vivants la joie débordante qui secoue leurs petits corps, et dont ils ne savent vraiment que faire.
Tout en creusant la terre juste au-dessus de sa dépouille, elle lui parle d’abord sourdement, puis de plus en plus haut, à la fin elle crie :" tu vois si tu avais moins dépensé d’argent toute ta vie, il me resterait de quoi t’acheter une belle plaque de marbre. Voilà ce à quoi j’en suis réduite : planter des crocus, à mon âge ! »
Je la laisse rouspéter, de toute façon ils n’ont connu que ce genre de rapport toute leur vie durant, de cris et de rouspétances, de sacs pliés et de graines récupérées, de paniers perdus et de fleurs oubliées…

Dans le fond, c’est la vie qui continue et rien ne dérange les oiseaux, si pareils à ceux qui se balançaient autrefois au-dessus du berceau de mes enfants , soigneusement placé à l’ombre du tilleul, si semblables à ceux qui picoraient le béret de mon père lorsqu’il arrosait les hémérocalles du jardin, ( c’est tenace ces plantes là, celles qui poussent chez moi aujourd’hui en sont les directs rejetons, il n'y a pas plus vivace) si semblables que c’est à se demander si vraiment le temps passe…
Enfin, le plantoir rejoint les fleurs fanées au fond du sac qu’on ramène à la maison. Ma mère traîne la jambe pour rentrer, mais elle ferme bien soigneusement le portail et se retourne une dernière fois pour vérifier qu’elle n’a rien laissé derrière elle.
Tout est important, comme ne cesse de répéter mon frère.
© Hélène PHUNG « Chroniques du mois de Mars » 19 mars 2015
 
Quel étrange rapport à l’écriture que de taper directement sur le clavier de l’ordinateur, d’inscire les mots sur les yeux du monde, de cumuler-disperser ses pensées dans des clouds, ces « infonuagiques » comme disent les québécois, accumulés au-dessus de nos têtes et tout à l’entour dans des serveurs invisibles et opérationnels. Nous voilà connectés, reliés, d’un bout à l’autre de nos sens et d...e nos déploiements cerébro-géographiques…
8 heures 46 du mat. Je poste un état d’âme, à peine ai-je frappé sur la touche « enter », que trois « like » apparaissent, parfois surgis du bout de la planète.
Yes, Kuljeet likes…
Elle like ma pensée du jour, ou la couleur des crocus de mon jardin que je viens de capter et de mettre en ligne, et quelques minutes plus tard elle disserte là- dessus, commente mon quotidien, s’introduit par mes yeux dans mon allée à fleurs, humant de loin ma tasse de café…
Nous « parlerons » de Rimbaud ou de Monet, de Rabindranath Tagore avec 4 heures trente de décalage, à 10 000 kms de distance. Je crois que nous accédons à une certaine divinité qui nous dote de milliers d’yeux et de bras ; immobiles nous parcourons la danse de Shiva en remontant le temps, défiant les lois de l’espace-temps.
Mais notre conscience reste terrestre et nos instincts grégaires, tant que des ailes et une âme d’oiseau n’auront pas germé en notre cœur, poussant en nous l’envie d’un vol de grâce non mécanique nous resterons affamés. Menacés par la rouille et la panne.
Je rêve de retrouver, au-delà de la technique la pureté magique des chamans, la parole envolée des kogis, dans la reliance naturelle au cosmos : toute l’innocence du corps allégé, la nudité de la plume …
© Hélène PHUNG , Chroniques, Le 15 mars 2015

 

PETIT POEME D'ENCRE & D'EAU FRAICHE, HISTOIRE DE NE PAS...
Pour peindre le portrait d'une conteuse:
cueillir un cœur couleur de sorbier, en l’extrayant d’une aube bien mûre,
enlever délicatement les fines toiles d'araignée qui lui auront servi de filets à truitelles au bord des étangs,
de capteurs de rêves les nuits de lune rousse, de cheveux d’anges en saisons froides
le frotter entre ses doigt...s pour rallumer ses sens,
lui glisser des mots ronds comme des galets pour éveiller ses oreilles endormies,
troubler ses fines corolles de chair, jusqu’à ce qu’elles frémissent doucement à l’aulne des murmures...
Il faudra pour cela beaucoup de patience et une infinie douceur
car les cœurs ne s’ébruitent qu’à force d’invisibles chants.
Lorsque le mirage prend forme, et que s’épuise enfin le tout dernier silence
enrober alors prestement l’être naissant d’une éblouissance de plumes et de duvets mêlés, enfin lâcher l’étreinte et la regarder lentement s’envoler
en spirales d’encre, en volutes de points d’orgue juste en -dessous de vos paupières…
22 Aout 2014 ©Hélène PHUNG « L'ineffable »

Depuis 9 jours je ne me suis pas coiffée, il me semble que des oiseaux pourraient faire leurs nids dans mes cheveux, ainsi je pourrais les garder jusqu’à l’automne, et qui sait jusqu'en début d’hiver.
Je glisserais des plumes dans la boule de tignasse, le long des tresses, j’en ai ramassé plein cet été sur le littoral de la Costa Verde et tout... au long des praïas du Portugal, dans les forêts des Maures, plumes de mouettes et de geais, j’y ajouterais quelques coquillages et des os de seiche.
Sans oublier le nid de brindilles que Zaïra a trouvé chez elle dans son jardin, si rond si parfaitement adapté à l’ovale des œufs, à la courbure des pontes et des couvées que ce sera un vrai plaisir que de sentir tant de rotondité en suspension au dessus de ma tête, au creux du fouillis à quelques centimètres à peine de ma mémoire, des nœuds vibrants où dorment d’autres nichoirs et d’autres cages à chansons…

Je passerai loin du chat de la maison, et m’assoupirai au creux des arbres qui adopteront le bourdonnant buisson d’une tête vibrante d’abeilles et de fleurs, je ne me réveillerai qu’au printemps à l’heure des bruyantes amours pour me rendormir à celle des douces couvaisons.

Tu me chercheras partout, me croiras envolée, et lorsqu’ enfin tu m’auras retrouvée, bien des images et bien des souvenirs auront éclos, alors en silence je peignerai mes longs cheveux qui auront à peine blanchi de tant d’années de suspension.

© Hélène PHUNG CARNET SANS VOYAGE 22 Août 2014