"ENCRES" ce sont des mots liés à des photos, des tâches d'écriture sur des paysages, histoire de "  "s'encrer" dans le monde...

 

 




Lu SHOUKUN

Chaque calligraphie raconte une histoire...


Au centre de moi Ne reste que le feu La l...angue écrite de nos nuits En longues gerçures de silence Une fois pour toutes tu m’as éblouie Et relâchée Depuis je ne cesse de revenir Au nœud de cette étreinte Infini départ A la limite des épidermes Où nos rêves caméléons Se poursuivent et s’entredévorent Je voudrais ne l’avoir jamais quitté Ce lieu terrible Cette enfance de soi A la source de l’autre Déjà dévoré.

entre bleu et ocre
voyage de l'encre vive
au cœur de l'iris

( "Haïku des encres vives" , 10 septembre 2014, à l'intention dAlizirine Blandine © Hélène PHUNG)


CARNET SANS VOYAGE 24 AOUT 2014 Bien sûr, je pourrais écrire sous l’écorce de l’arbre, dans la soif verte des encres, je pourrais attenter à la pudeur de l’été évadé, (il a plu tout le temps, heureusement que nous sommes descendus en Italie), au lieu de ça, je vais à Ikéa acheter trois cadres vitrines dans lesquels j’épinglerai mes papillons de papier, et autres choses pliées, j’imagine ce que j’y mettrai, depuis ton cœur jusqu’à la cartographie de nos journées celles que nous avons vécues et puis d’autres de mon histoire d’autrefois car il y eut un avant et un après… Mais je cours vers maintenant, ce moment qui n’existe que deux secondes, celui de la capture ,de l’instantané. Ce matin sur la route tandis qu’on roulait, j’ai saisi soudain mon appareil photo et j’ai pris mes pieds posés contre la vitre , un arbre qui filait plus vite que le vent. On a acheté 2 pizzas qu’on a mangées en route, et puis on est rentrés. Je préfère les longs voyages ceux où on ne fait qu’avancer, quand demain est nulle part encore , alors le temps s’allonge, les rivages se ressemblent, on peut dormir ou marcher, se taire ou parler, rien n’aboutit que le commencement d’une chose pour en clore une autre et ainsi de suite indéfiniment. Acte après acte, en toute divine légèreté. Boire un café ne prend aucune place, simple incidence collée aux quelques notes de musique d’un accordéon qui se trimbale dans la rue, juste derrière le kiosque, et déjà ailleurs s'en empare, ailleurs est là, mais qui s'en souviendra ? On est revenus en passant par la même route qu’à l’aller, sauf que c’est moi qui ai conduit, je ne sais pas à quoi j’ai pensé tout ce temps là, peut -être que je finirai moi aussi par trouver les mots justes et qu’ils seront simples , Kérouac traînait dans ma tête. Nous avons su enfin arriver, avons retrouvé les arbres du jardin, ceux qui n’ont toujours pas livré leur fièvre de papier, j’ai oublié de sortir mes cadres de la malle, nous sommes rentrés dans le creux d’un songe, tant pis on attendra l’automne. © Hélène PHUNG « CARNET SANS VOYAGE »24 août 2014
CARNET SANS VOYAGE 24 AOUT 2014

Bien sûr, je pourrais écrire sous l’écorce de l’arbre, dans la soif verte des encres, je pourrais attenter à la pudeur de l’été évadé, (il a plu tout le temps, heureusement que nous sommes descendus en Italie), au lieu de ça, je vais à Ikéa acheter trois cadres vitrines dans lesquels j’épinglerai mes papillons de papier, et autres choses pliées, j’imagine ce que j...’y mettrai, depuis ton cœur jusqu’à la cartographie de nos journées celles que nous avons vécues et puis d’autres de mon histoire d’autrefois car il y eut un avant et un après…
Mais je cours vers maintenant, ce moment qui n’existe que deux secondes, celui de la capture ,de l’instantané.

Ce matin sur la route tandis qu’on roulait, j’ai saisi soudain mon appareil photo et j’ai pris mes pieds posés contre la vitre , un arbre qui filait plus vite que le vent. On a acheté 2 pizzas qu’on a mangées en route, et puis on est rentrés. Je préfère les longs voyages ceux où on ne fait qu’avancer, quand demain est nulle part encore , alors le temps s’allonge, les rivages se ressemblent, on peut dormir ou marcher, se taire ou parler, rien n’aboutit que le commencement d’une chose pour en clore une autre et ainsi de suite indéfiniment. Acte après acte, en toute divine légèreté. Boire un café ne prend aucune place, simple incidence collée aux quelques notes de musique d’un accordéon qui se trimbale dans la rue, juste derrière le kiosque, et déjà ailleurs s'en empare, ailleurs est là, mais qui s'en souviendra ?

On est revenus en passant par la même route qu’à l’aller, sauf que c’est moi qui ai conduit, je ne sais pas à quoi j’ai pensé tout ce temps là, peut -être que je finirai moi aussi par trouver les mots justes et qu’ils seront simples , Kérouac traînait dans ma tête. Nous avons su enfin arriver, avons retrouvé les arbres du jardin, ceux qui n’ont toujours pas livré leur fièvre de papier, j’ai oublié de sortir mes cadres de la malle, nous sommes rentrés dans le creux d’un songe, tant pis on attendra l’automne.

© Hélène PHUNG « CARNET SANS VOYAGE »24 août 2014
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